Publié le :
01/09/2018 09:04:57
Catégories :
Blog dentaire
Article rédigé par le Docteur LAMBOLEY Georges Chirurgien Dentiste
AUTEUR: Docteur LAMBOLEY georges Chirurgien dentiste
L'édentation complète est un handicap social majeur qui fait appel à des notions enfouies de vieillesse et de déchéance,insupportables pour l'individu.Et malgré tous les progrès réalisés en hygiène bucco-dentaire,en prévention et en implantologie,la prothèse totale ou dentier reste encore aujourd'hui,une thérapeutique très répandue et la seule lorsqu'il n'y a plus de dents sur l'arcade.
Si l'on tient compte de plusieurs facteurs dont certains vont aller en s'aggravant au cours des prochaines décennies,la prothèse adjointe totale risque de devenir la prothèse prédominante du troisième millénaire.
En considérant:
De surcroît,bien que considérée comme dépassée par certains,aucune autre prothèse n'est plus indispensable que la prothèse adjointe totale,car il est difficile de s'alimenter correctement sans dents:30% de la population édentée présente des problèmes de malnutrition liés à un déficit des facteurs dentaires accompagné d'une mauvaise réhabilitation prothètique.La prothèse totale s'accompagne malheureusement d'usage de colle dentaire car bien souvent la prothèse totale a tendance à décrocher.
En fonction de cette double évolution,la prothèse adjointe totale couvre des catégories d'âge de plus en plus étendues,ce qui entraînera des difficultés spécifiques selon le public auquel les soins s'adresseront.En effet ,les réhabilitations prothètiques chez une personne jeune ou chez une personne âgée ne seront pas les mêmes.Pour toutes ces raisons,un plan de traitement doit être adapté ,qui fasse appel à la fois au sens clinique et à l'esprit de synthèse du praticien.
Dans le cas d'un patient jeune la conservation du capital osseux sera la préoccupation majeure.Et ,si on considère que les patients vont être appareillés de plus en plus jeunes,le problème de la résorption va se poser de plus en plus tôt,car l'absence de dents entraînera ,à plus ou moins longue échéance,une atrophie des crêtes.Pour freiner ce phénoméne,les principes de rétention,de sustentation et de stabilisation doivent être respectés,sinon la résorption osseuse sera importante et l'avenir de la prothèse compromis.
D'autre part ,les personnes âgées ont un métabolisme osseux ralenti et donc une résorption accrue,qui pourra être aggravée par leur passé extractionnel.
Comprendre le processus de remaniement osseux consécutifs à la perte des dents,permet de mieux appréhender les difficultés de la réhabilitation prothètique totale dans laquelle rétention et sustentation restent intimement liées à la bonne santé de l'os basal.Or la rétention et la sustentation sont des facteurs essentiels pour une restauration de qualité.L'implantologie,même si elle ne résoud pas tous les problèmes,peut apporter des solutions intéressantes dans l'amélioration de la rétention par des éléments de fixation secondaires.
Si pour les patients plus âgés l'aspect fonctionnel de la prothèse est le souci prédominant,pour la personne jeune l'esthétique est un facteur très important dans l'intégration psychologique d'une prothèse totale.En effet,un sourire réussi comparé au mauvais état dentaire préalable participera à l'acceptation de la prothèse,pouvant même parfois faire oublier le handicap que représente l'édentation compléte.
De toutes façons,lorsqu'il s'agit pour un patient,quel que soit son âge,de passer du stade de denté partiel au stade d'édenté total,la prothèse immédiate est un moyen de favoriser ce passage en limitant les heurts psychologiques et en gardant une vie sociale intacte.Ce type de prothèse devrait connaître un essor important si les problèmes socioéconomiques se prolongent.
Dans les cas complexes,dont la solution voudrait être à la fois esthétique et fonctionnelle,de nouvelles possibilités peuvent s'offrir aux praticiens dans la mise en oeuvre des thérapeutiques adjointes.
Le montage des dents est le principal problème qui se pose.En effet,le choix entre l'esthétique et la fonction est toujours douloureusement ressenti par le patient.
Toutes ces constatations prouvent que la prothèse adjointe totale ou dentier s'inscrit dans un plan de traitement global qui demande de la rigueur dans l'exécution et beaucoup de sens clinique basé sur l'observation.